Les années 1830 sont un terreau fertile aux crises de toute sorte au Bas-Canada. En effet, en plus des crises politique et agricole, une crise économique fait rage. La conjonction de trois crises majeures est certes un fort catalyseur à une crise révolutionnaire.
La crise économique de 1837 ne touche pas seulement le Canada. L'Angleterre (métropole) et les États-Unis (voisins du Sud) sont aussi touchés gravement. Cela affectera donc l'économie bas-canadienne, puisqu'il s'agit des deux pays avec lesquels on commerce le plus.
Au printemps 1837, plusieurs banques américaines et canadiennes font faillite. Les banques vont alors arrêter de faire des paiements en papier-monnaie. L'argent sera donc remplacé par des jetons et des bons de marchands dont la valeur est uniquement basée sur la solidité financière des commerces émetteurs. Au Bas-Canada, on voit donc apparaître plusieurs bons de marchands échangeables à mesure que la monnaie se fait plus rare. Les banques ne fournissent donc plus de papier-monnaie, les commerces impriment donc leurs bons de marchands (reconnaissance de dette), les employés des commerces et manufactures sont payés également avec ces bons, ce qui crée de l'incertitude, ce qui n'améliore en rien la situation de crise économique.
D'autre part, le Haut-Canada est fortement endetté parce qu'il a investi dans plusieurs projets de développements. Au Bas-Canada, le gouvernement manque de liquidités puisque la Chambre d'Assemblée refuse toujours de voter les budgets.
La crise financière, doublée d'une crise agricole sur
fond de crise politique, représente donc une autre cause importante
à la Rébellion.
Sources: LACOURSIÈRE, Jacques, Histoire populaire du Québec: De 1791 à 1841 , Septentrion, 1996, p. 317-318.
Association
des Numismates Francophones du Canada
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