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Ô
Liberté! du groupe de musique
Guérilla
Les paroles de la chanson
Ô
Liberté! sont tirées du poème de Louis Fréchette
du même nom. Ce poème a été écrit
pour honorer la lutte des Patriotes de 1837-1838, particulièrement
le docteur Jean-Olivier Chénier.
Ô
Liberté!
Texte: Louis-Honoré
Fréchette - Musique: Guérilla
Chénier sur un
genou se relève un instant;
Il se dresse, aveuglé
de sang, l'habit sordide,
Défiguré,
hagard, effroyable, splendide;
Et, pour suprême
insulte à la fatalité,
Le fier mourant cria :
- Vive la liberté!
Puis dans le tourbillon,
la poudre, le vacarme,
Par un dernier effort
il déchargea son arme.
Un nouvel ennemi tomba,
mais ce fut tout :
Colborne et ses soudards
étaient vainqueurs partout!
Ce qui suivit eût
fait rougir des cannibales.
On traîna de Chénier
le corps criblé de balles;
Un hideux charcutier
l'ouvrit tout palpitant;
Et par les carrefours,
ivres, repus, chantant,
Ces fiers triomphateurs,
guerriers des temps épiques,
Promenèrent
sanglant son cœur au bout des piques...
Puis la torche partout!
les braves en avant!
On brûla les
maisons, on brûla le couvent;
Si quelque humble demeure
échappait mi-détruite,
C'est que l'on pourchassait
quelques femmes en fuite.
De quartier nulle part,
nulle compassion;
Partout pillage, vol
et dévastation!
Les vieux citent encor
des traits épouvantables :
On sabrait dans les
lits, on sabrait sous les tables;
Tuer des prisonniers,
éventrer des mourants,
C'étaient nobles
exploits. Un enfant de quatre ans
Est là tout
étonné qui regarde et qui flâne;
Un des braves l'ajuste
et lui brise le crâne...
Ce brave eut un procès,
mais il fut acquitté,
N'ayant au fond puni
qu'un petit révolté!
Enfin, le lendemain,
ces nobles Alexandres
Laissaient par derrière
eux trois villages en cendres!
- C'est à ces
durs prix-là - sombre nécessité! -
Que tout peuple naissant
t'achète, ô Liberté!